Innovit

Les clés pour réussir son Challenge Projet d’Entreprendre

| 0 Commentaires

Innover, tel est le mot d’ordre de tous les étudiants de deuxième année de Télécom SudParis, Télécom Ecole de Management et l’ENSIIE, durant le Challenge Projet d’Entreprendre ®. Organisé par l’incubateur de ces trois écoles,  ce concours vise à laisser aux élèves libres cours à leur imagination pour concevoir le meilleur projet de création d’entreprise TIC. A la clé, pour les quatre équipes lauréates, un prix de 1 500 euro et pour l’équipe victorieuse, un séjour d’une semaine à l’incubateur de l’université américaine Virgina Tech ainsi que la possibilité de défendre les chances françaises à la compétition internationale d’entrepreunariat Global Student Business Concept Challenge.

Joël Chabas, lauréat de l’édition 2008, et Aurélie Paget, finaliste de l’édition 2010, tous deux aujourd’hui consultants  à Solucom, nous prodiguent leurs conseils pour réussir ce challenge d’exception.

 

Innover ne signifie pas inventer

« Innover », c’est mettre en œuvre des idées « créatives ». Or, le mot « créativité » est souvent associé  à l’invention, à la production d’idées nouvelles, mais c’est aussi et avant tout la capacité à associer, combiner, assembler originalement des éléments préexistants.

En témoigne l’iPad : aujourd’hui considéré comme révolutionnaire, ce produit n’est pourtant pas tant innovant dans ses fonctionnalités qui existaient déjà sur nos ordinateurs, sinon dans son agencement et sa mise en forme qui offre de nouveaux usages mobiles. Et c’est précisément ce juste positionnement entre le téléphone mobile et l’ordinateur, auquel s’ajoute la praticité du full tactile, qui a su séduire des millions de consommateurs.

« Etre un étudiant ingénieur ou manager, un atout ou un frein à la créativité ? »

Une dynamique créative  doit se dérouler en deux phases: la déstructuration et larestructuration. La première, partant d’une formulation du problème, consiste à démultiplier des idées, sans aucune censure, aussi farfelues soient-elles.  La rationalité ne doit intervenir que  lors de la seconde phase, au terme de laquelle les idées les plus susceptibles d’aboutir sont sélectionnées, suivant des critères techniques et financiers.

En toute logique, les étudiants ingénieurs et managers, à l’affût des nouvelles technologies et des besoins naissants du marché, devraient être les plus aptes à concevoir des idées innovantes. Toutefois, du fait de leur formation, ces étudiants ont souvent tendance àrester trop concrets et à vouloir arriver trop vite au résultat, ce qui entrave ce grain de folie nécessaire pour oser l’original. Comment échapper alors à ces comportements trop scolaires?

Le jeu comme source d’idées innovantes

Joël Chabas, fort de sa propre expérience, nous dévoile le processus qui a permis à son équipe de faire émerger son idée de projet : la réalisation d’un atelier créatif.

Le lieu ?

Le choix du lieu est déterminant. La salle doit être créative, pour permettre à chacun d’être dans un état propice à la génération d’idées, et neutre, c’est-à-dire qui mette tous les individus sur un pied d’égalité.

Le déroulement ?

L’atelier de créativité est découpé en deux séances faisant écho respectivement à la phase de déstructuration et de restructuration. Au début de chaque séance, les membres de l’équipe  sont invités à se réunir autour de jeux dit « ice-breaker », ayant pour but de les décomplexer.

Durant la première séance, une fois les individus mis en confiance, des « jeux cadre » et des « jeux à thèmes » sont proposés aux participants afin de développer leur imagination. Toutes les idées qui jaillissent sont notées sur des post-it avant d’être mises en commun. Parmi les jeux proposés, on peut citer  le « jeu de mime » : chaque participant imite à tour de rôle un personnage représentant un segment de consommateurs possible dans ses actions de la vie quotidienne tandis que les autres participants notent les idées qui leur viennent sur un post-it.

Durant la deuxième séance de cet atelier, les idées sont retravaillées et triées. Les participants, répartis en binôme, retravaillent chaque idée afin d’obtenir un projet concret qu’ils notent selon trois critères définis : le potentiel de business, la faisabilité et le degré d’innovation. Le classement ainsi obtenu est discuté et éventuellement modifié lors de l’échange commun pour finalement conduire à  la sélection de l’Idée avec un grand I.

Le Challenge Projet d’Entreprendre, un pas vers l’entrepreneuriat

L’idée constitue la base du projet, mais son succès dépend avant tout de la façon dont elle est présentée. Joël Chabas avoue le concept de son équipe « n’était pas forcément le plus innovant mais était le mieux mis en valeur ». Il nous prodigue ses conseils pour rédiger unBusiness plan, à la fois document de référence attendu par les investisseurs, guide pour l’équipe et source d’informations rassurante pour les partenaires.

Le Business Plan est le dossier d’analyse d’un projet d’investissement présentant les raisons de l’investissement. Il doit, par essence, décrire toutes les facettes du projet présenté ainsi que sa projection sur les années à venir.

Or, un projet est porté par une équipe, c’est-à-dire des  membres avec des rôles et des responsabilités mais aussi des organes de décision.

Une fois l’équipe présentée, le Business Plan doit décrire le Business Model de l’entreprise qui est sans aucun doute l’élément central du document. Véritable « fiche d’identité de l’entreprise »,  le Business Model, fixe la proposition de valeur de l’entreprise, lessegments de marché qu’elle vise, les canaux de distribution utilisés, la relation qu’elle entend créer avec ses clients et ses interlocuteurs que sont ses partenaires ou ses fournisseurs.

Mais, si le Business Model suffit à mettre en avant « ce que sera l’entreprise demain », il ne présente pas la trajectoire pour y parvenir. Aussi, le Business Plan doit également décrire la stratégie de déploiement de l’entreprise. Autrement dit, il doit expliquer les grandes étapes que suivra l’entreprise en termes de développement territorial ou sectoriel, de développement RH, de stratégie marketing, etc. pour grandir et se faire connaitre de ses clients.

Enfin, fort de tous ces éléments, le Business Plan permet de présenter le plan d’investissement de l’entreprise, c’est-à-dire l’investissement nécessaire à chaque étape de son évolution en fonction à la fois des coûts que génèrent ses activités et des revenus qu’elle espère atteindre. Et, au-delà des simples  prévisions financières c’est bien la hauteur du retour sur investissement qui vient compléter le Business Plan et finir de séduire un investisseur potentiel.

La gestion de projet, un facteur clé de succès

Bien gérer son projet signifie s’organiser, non seulement en structurant son équipe mais également en prévoyant ses activités grâce à un planning prévisionnel et en suivant l’avancement de ses activités tout au long du projet grâce à un outil de reporting simple à utiliser.

Mais bien gérer son projet, c’est aussi s’assurer d’être productif, lors des phases de travail individuel mais également lors des réunions ; il est donc indispensable de préparer et de structurer ses réunions autour d’un agenda clair et partagé par tous.

Enfin, n’oublions pas que travailler en équipe, c’est faire passer le collectif avant l’individuel certes, mais qu’il faut aussi savoir manier les susceptibilités, chercher les compromis et, en cas de désaccord pour lequel aucune conciliation n’est possible, savoir, en dernier recours, trancher arbitrairement selon des règles de décisions fixées ensemble au lancement du projet.

En perspective donc, une semaine éprouvante du point de vue du travail à fournir, riche en stress et en émotions mais surtout une expérience dont il faut profiter au maximum.

Relu par Joël Chabas

Laisser un commentaire

Champs Requis *.